C’est la saison… Cet article pourrait vous ouvrir à de nouveaux horizons concernant le traitement de vos allergies…
Hypnose et allergie : une histoire à dormir debout ?
L’homme est un tout que la médecine tend souvent à ignorer, par exemple en divisant d’une façon absolue le corps de l’esprit. Et pourtant il est difficile d’occulter ce dernier. Dans le traitement moderne de l’asthme on a totalement évacué ou presque l’aspect psychosomatique. Cette étude remet-elle les pendules à l’heure ?
Hypnose et pédiatrie : applications dans un centre de pneumologie. : Anbar RD. dans BMC Pediatr 2002 Dec 3 ;2(1):11
Cette étude rapporte l’expérience de la pratique de l’hypnose et de son intérêt pour des patients consultants un Centre de Pneumologie Pédiatrique sur une période de 30 mois.
* L’hypnose a été proposée à 303 patients, du 1° mai 1998 au 31 octobre 2000.
* Il était inclus les patients dont on pensait que les symptômes étaient dus à des problèmes psychologiques, à un mal être avec les traitements, ou à une peur des examens.
* L’amélioration des symptômes après l’hypnose a été observée par un pneumologue pour beaucoup de patients ayant une toux chronique ou des manifestations de conversion. L’amélioration des autres symptômes a été jugée par les patients sur une évaluation subjective.
* L’hypnose a entraîné une amélioration chez 80% des patients avec un asthme persistant, des douleurs thoraciques, une toux chronique, une hyperventilation, un souffle court, des soupirs, un dysfonctionnement des cordes vocales.
* Lorsque l’amélioration a été rapportée, dans quelques cas, les symptômes ont disparu immédiatement après la première séance d’hypnose. Pour les autres, l’amélioration s’est faite à la fin des séances après plusieurs semaines.
* Aucun malade n’a eu d’aggravation, et aucun nouveau symptôme n’est apparu.
Dans cette étude, les auteurs démontrent l’intérêt de l’hypnose qui améliore 80% des patients souffrant d’un asthme persistant, de douleurs thoraciques, d’une toux chronique, d’une hyperventilation, d’un souffle court, de soupirs, d’un dysfonctionnement des cordes vocales. Il n ’ y a eu aucun effet indésirable.
L’hypnose a fait depuis quelques années l’objet de publications, montrant son intérêt dans la prise en charge de patients, en particulier dans la pratique allergologique. Il est vrai que dans ces affections et surtout dans l’asthme, il existe une dimension psychique importante, dont il est d’ailleurs difficile de dire si elle est la cause ou la conséquence de l’affection sous-jacente.
Toujours est-il que le plus souvent les traitements classiques médicamenteux n’améliorent pas la situation.
La psychothérapie n’est pas toujours facile a proposer et prend beaucoup de temps.
L’hypnose semble être une technique adaptée à la fois rapide et efficace. Elle est très « opérateur dépendante », et nécessite la coopération du sujet. C’est sans doute pour cette raison qu’elle est proposée en pédiatrie où l’accord de l’enfant est plus simple à obtenir.
Reste à savoir s’il s’agit vraiment d’un traitement de fond ou simplement d’un traitement symptomatique à visée psychique ?
Dans cette étude il n’y a pas de placebo ou de groupe contrôle, il n’y a pas non plus de renseignements sur la durée de l’effet bénéfique.
Enfin, si quelques séances ont apporté une amélioration immédiate, pour beaucoup de patients il a fallu plusieurs semaines : l’amélioration obtenue est elle vraiment secondaire aux séances d’hypnose ? ou aux entretiens successifs ? et/ou à l’évolution naturelle de ces symptômes ?
Malgré ces réserves, cette voie thérapeutique mérite d’être approfondie, ne serait ce que pour sa tentative louable de réunir psychisme et corps pour le plus grand bien de l’être humain qui n’est qu’un ! !