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La nécessité d’un travail sur soi pour les thérapeutes et psychothérapeutes

La nécessité d’un travail sur soi pour les thérapeutes et psychothérapeutes

Portrait of gesticulating girl talking with psychologist

Sans aucun doute, le métier de thérapeute est d’une grande richesse. Accompagner des hommes et des femmes sur leur chemin de vie est l’une des plus belles missions du monde. Cependant, exercer au contact de l’humain présente également son lot de complexité. Pour optimiser sa pratique, comme préserver son équilibre, le travail sur soi est indispensable.

Dans cet article:


Le travail sur soi pour mieux gérer ses émotions

L’écho entre le vécu du patient et du professionnel

En tant qu’individu, nous avons tous, en fonction de notre vécu, une vision du monde singulière. Au quotidien, nous observons ce qui nous entoure au travers de notre propre miroir. Si bien que certaines choses peuvent plus facilement nous impacter que d’autres.

Par exemple, il n’est pas rare de voir chez certaines personnes des attitudes qui nous agacent terriblement, ou, à l’inverse, nous touchent profondément. De même, il arrive que le contact passe facilement avec l’un, et pas avec l’autre, sans que nous puissions l’expliquer rationnellement.

Tout cela n’a rien d’anormal, cette subjectivité est la nature même de l’être humain. En effet, nous évoluons tous dans la vie avec un bagage. Ce bagage, constitué de nos expériences, de nos idées, de nos valeurs, ou encore de nos croyances, impacte nos relations.

Très souvent, les blessures que nous portons sont inconsciemment ravivées par divers petits détails des situations du quotidien. Vous remarquerez d’ailleurs que deux personnes vivant la même situation ne la percevront pas, et ne la raconteront pas de la même façon.

Dans la relation d’aide, cette problématique est plus présente que jamais. Lors d’une consultation, avant d’être patient, ou thérapeute, vous êtes avant tout deux êtres humains, avec toute la complexité inhérente à ce statut. Cette rencontre implique donc de nombreux ressentis.

Prendre conscience du contre-transfert pour mieux l’appréhender

Certains thérapeutes veulent à tout prix devenir parfaitement objectif. Malgré tous leurs efforts, c’est une cause perdue. En effet, lutter contre la nature même de l’homme est impossible. Atteindre une neutralité totale équivaudrait finalement à gommer son identité.

La question du contre-transfert est d’ailleurs très présente dans le domaine de la psychologie. Le contre-transfert concerne l’ensemble des réactions cognitives, et affectives, conscientes, et inconscientes qu’un thérapeute éprouve vis-à-vis de son patient.

Si le contre-transfert est une réalité finalement inhérente au statut même d’être humain, elle ne doit pas interférer avec la qualité du travail thérapeutique. En prenant conscience des mécanismes intérieurs qui se jouent, il devient plus facile de prendre du recul, et réajuster sa position.

Bien sûr, cela passe par un véritable travail sur soi. Il est d’abord question de cibler ses blessures, et ses limites, pour ensuite mieux en maîtriser les conséquences. Au fil du temps, il est également possible de cheminer vers une guérison progressive de certaines parties de soi.

Travailler sur soi en tant que thérapeute est donc indispensable. Pour cause, chaque patient, tel qu’il soit, a droit de bénéficier d’un accompagnement optimal, et sans jugement capable d’amoindrir la bienveillance du cadre thérapeutique. Garantir ce contexte est capital.

Le travail sur soi pour questionner ses pratiques

Faire appel à un regard extérieur

Même le meilleur des thérapeutes a besoin de ses pairs pour évoluer. La supervision est importante pour garantir la qualité du travail thérapeutique sur le long terme. En effet, quand on est dans une relation en face-à-face avec l’autre, on perd en neutralité, et prendre du recul est difficile.

En tant que thérapeute, il est complexe d’obtenir un aperçu réel de son travail. L’avantage d’un regard neuf, et extérieur, est justement de pouvoir mettre le doigt sur ce que le thérapeute ne voit plus, en raison de sa trop grande implication dans la relation d’aide.

Faire appel à un superviseur est donc important pour analyser sa pratique, et, par conséquent, l’améliorer. La supervision permet de travailler en profondeur différents points tels que les méthodes d’intervention, la relation au patient, ou encore les questions de déontologie.

Il arrive que certains professionnels se pensent assez compétents pour ne pas questionner leur pratique. C’est une erreur. Quel que soit le degré de compétence, et même de bonne volonté, des axes d’amélioration sont toujours possibles, et même souhaitables.

S’engager dans une démarche d’amélioration continue

Travailler sur soi, avec l’aide d’un autre, est donc le meilleur moyen de s’engager dans une démarche d’amélioration continue. L’amélioration continue consiste tout simplement à ne jamais se reposer sur ses lauriers, et viser toujours plus haut.

Plus encore dans le monde de la psychologie qui est en perpétuel mouvement, il est important de se former tout au long de sa carrière. Avec le temps, les connaissances dans le domaine ne cessent d’évoluer. Rester à la page permet de toujours offrir le meilleur à ses patients.

Cette démarche nécessite de l’humilité, de l’ouverture d’esprit, de la distance, de la remise en question ; autant de qualités qui ne peuvent s’acquérir que par l’introspection. Finalement, être un bon thérapeute, ce n’est pas seulement un métier, mais aussi un état d’esprit !

Le travail sur soi pour mieux appréhender son métier

La course au perfectionnisme

Depuis le plus jeune âge, on nous pousse au productivisme. Seule la performance compte, et chacun est invité à être en permanence dans l’action. Si bien que les capacités relationnelles profondes des individus s’amoindrissent au sein de nos sociétés modernes.

En effet, lorsque quelqu’un vient se confier à nous, on cherche immédiatement une solution… souvent avant même de prendre le temps de l’écouter réellement ! Pourtant, ce que recherche l’être humain avant tout, ce n’est pas le miracle, mais l’empathie.

Savoir se montrer véritablement, et profondément présent dans la relation est un travail de tous les jours. Notamment dans le domaine thérapeutique, l’accueil de l’autre est primordial. Pour que cette dernière se passe au mieux, il faut réapprendre à « être », être plus, tout simplement !

Souvenez-vous que vous n’êtes pas un magicien. Vous n’avez pas réponse à tout. La solution idéale ne se cache pas dans un coin de votre sac. Votre regard n’est d’ailleurs pas une vérité absolue, mais avant tout votre interprétation de l’autre, et de l’existence.

Si vous ne pouvez pas vendre des miracles à tour de bras, vous pouvez cependant offrir une écoute sincère, profonde, et accompagner chacun vers la réponse qui se trouve en lui. Le métier de thérapeute, ce n’est pas faire à la place de l’autre, c’est l’aider à faire par lui-même.

Cette posture n’a rien d’évident, et demande un travail sur soi important. Il faut déconstruire des codes qui sont très ancrés en nous depuis longtemps. Accepter l’imperfection est une démarche qui se construit au fur et à mesure d’un cheminement.

Être ici et maintenant

Nous avons tous de multiples petits tracas du quotidien. Si bien que nous avons pris l’habitude de penser à mille choses à la fois. Au lieu d’être pleinement dans l’instant présent, nous vivons psychiquement dans le passé, ou dans le futur.

Même durant une séance, il peut arriver que vous soyez là physiquement sans être complètement là mentalement, ce qui entrave votre relation au patient. L’écoute active, et la présence profonde sont pourtant deux éléments indispensables dans le travail thérapeutique. i

Entamer un travail sur soi permet d’apprendre à revenir pleinement dans le ici, et maintenant. Cela demande du lâcher-prise, et de l’ancrage. Acquérir cette compétence sera un atout considérable dans votre vie personnelle, comme dans votre vie professionnelle.

Le travail sur soi pour préserver son équilibre

Mieux gérer son empathie

L’empathie est une qualité indispensable au métier de thérapeute, et à tous les métiers en contact avec l’humain. Cependant, faire preuve d’une empathie exacerbée peut parfois vous jouer des tours.

En effet, en vous laissant totalement submerger par vos émotions, vous n’êtes plus en mesure d’apporter à l’autre vos compétences professionnelles.

Un bon thérapeute est donc quelqu’un qui est assez sensible pour comprendre, et entendre sincèrement la souffrance des autres, mais aussi assez solide pour la mettre à distance. C’est au travers de ce parfait équilibre qu’il peut pleinement exploiter son savoir-faire. Travailler sur soi est donc important pour trouver la juste distance émotionnelle.

Protéger sa vie personnelle

La thérapie est un domaine propice aux émotions. Ironie du sort ou non, mais la plupart des thérapeutes sont des personnes particulièrement sensibles, et empathiques. Telles de véritables éponges, elles absorbent facilement tous les ressentis des autres.

Bien sûr, cette sensibilité est une immense qualité professionnelle. Cependant, il est indispensable de se protéger. Certaines personnes veulent tant aider les autres, qu’elles s’en oublient elles-mêmes.

Elles en viennent alors à s’essouffler dans une sorte de syndrome du « sauveur ».

Si cette manière d’agir peut sembler efficace au début, ce ne sera pas le cas à long terme. En effet, se négliger au profil d’autres individus est désavantageux pour tout le monde. Comme évoqué précédemment, pour réellement aider l’autre, il faut déjà être en paix avec soi-même.

N’oubliez pas que le bonheur est contagieux, et que c’est en rayonnant que vous impactez positivement ceux qui vous entourent. Prendre soin de soi n’a donc rien d’une démarche égoïste. Au contraire, c’est un acte responsable qui permet d’exercer dans les meilleures conditions.

Le travail sur soi dans la relation d’aide est indispensable au bien-être ; au bien-être des professionnels, comme au bien-être des patients ! Véritable outil pour améliorer sa pratique professionnelle, il est le premier pas vers une démarche thérapeutique optimale.

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