La Gestalt-thérapie

4 juin 2019

Naissance

La Gestalt-thérapie a été conçue par Frederick Perls (1893-1970), neuro-psychiatre et psychanalyste allemand, et Laura Perls (1905-1990), docteur en psychologie (Gestalt-psychologie) et psychanalyste allemande, dans le livre « Le Moi, la Faim, l’Agressivité » publié en 1942 à Durnand (Afrique du Sud) et contenant les prémices de la Gestalt-thérapie. Celle-ci naquit vraiment en 1951 avec la parution à New York de « Gestalt-thérapy », le livre fondateur contenant les concepts essentiels de la Gestalt-thérapie. Cet ouvrage princeps fut écrit avec Paul Goodman (1911-1972), philosophe et écrivain de la mouvance anarchiste nord-américaine, qui fut également l’un des penseurs de la Gestalt-thérapie.

Qu’est-ce que c’est ?

La Gestalt-thérapie fait partie du courant existentialiste. En France aujourd’hui, la Gestalt-thérapie comme psychothérapie s’inscrit dans la mouvance de la psychothérapie relationnelle.

Il s’agit donc d’une approche humaniste de la personne, qui appréhende le sujet dans sa globalité en relation avec son environnement. Elle favorise un contact authentique avec les autres, un « ajustement créateur » et elle invite à l’expérimentation de situations, de projets, de relations.

La Gestalt-thérapie prend en compte l’être humain dans ses dimensions affective, intellectuelle, relationnelle, corporelle et spirituelle. Il s’agit de favoriser la prise de conscience globale de notre fonctionnement, de nos processus d’ajustements créateurs, d’intégration de l’expérience dans l’ici et maintenant de la relation, de nos évitements et de nos mécanismes de défense.

Elle vise le maintien et le développement d’un bien-être harmonieux et s’adresse à des personnes en souffrance psychique, physique, psychosomatique ou en difficulté face à des problèmes existentiels, mais aussi à toute personne qui recherche un meilleur épanouissement de son potentiel latent, une meilleure qualité de vie.

La santé se définit comme la capacité d’une personne à s’ajuster de manière fluide et créative aux autres et à l’environnement avec lesquels elle entre en contact.

Le gestalt-thérapeute met ses compétences au service du client/patient, libre et responsable de ses demandes, afin de l’accompagner attentivement tout au long de son exploration, démarche qu’il aura lui-même, client, déterminée. Attentif à l’autre, mais aussi centré sur lui et son éprouvé avec lequel il travaille, le gestalt-thérapeute est un être présent qui participe, observe, commente activement le processus qui se déroule dans la dynamique de la relation thérapeutique.

Engagés dans une relation duelle authentique, le gestalt-thérapeute et son client sont ainsi deux partenaires actifs.

Pour qui ?

F. Perls considérait que la Gestalt-thérapie n’était pas réservée qu’aux malades au sens psychiatrique du terme mais pouvait aussi être utilisée pour des personnes dites « normales ».

En Gestalt-thérapie, pratiquée avec des personnes de tout âge (des enfants aux personnes âgées) et de toutes conditions sociales, les thérapisants sont désignés aussi bien par le vocable « client » que par celui de « patient ». La terminologie client est très souvent utilisée afin de bien spécifier que les personnes qui suivent une gestalt-thérapie ne sont pas pour autant des malades mentaux (atteints de psychose), ni des êtres passifs, mais le plus souvent des personnes en souffrance psychique pour des raisons diverses qui ne sont pas de l’ordre du médical mais inhérentes à la vie même, aux difficultés de l’existence :

soit, dans le déroulement de la vie d’une personne, de la difficulté à traverser un événement important douloureux ou non (naissance, adoption, mariage, divorce, rupture, décès, licenciement, reconversion, retraite, déménagement, …), un traumatisme évènementiel identifié qui leur occasionnent des perturbations ponctuelles et inhabituelles dans leur vie ;
soit des difficultés récurrentes (insatisfactions, échecs, blocages, maladie grave ou/et chronique, …) qui se manifestent par des troubles, sources de souffrances, dans un ou plusieurs domaines : relationnel, affectif, sexuel, corporel, professionnel, social, spirituel ; et qui peuvent être handicapants dans la vie quotidienne ;
soit des souffrances psychiques et des troubles liés à l’existence même, au mal être, à la difficulté à vivre (seul ou avec les autres).
D’autre part, la Gestalt-thérapie est indiquée et utilisée dans le cadre de troubles qui sont aussi de l’ordre du médical et de la psychiatrie. Les troubles : dépressifs, anxieux, bipolaires, psychosomatiques, du comportement alimentaire, de la personnalité, psychotiques, … Certains de ces accompagnements peuvent s’effectuer en partenariat avec d’autres professionnels (psychiatres, éducateurs, juges…).

Comment ?

Les gestalt-thérapeutes travaillent dans un cadre déterminé. Ceci concerne aussi bien les prises de rendez-vous, la durée de la séance ou le règlement financier.

Par ailleurs, les gestalt-thérapeutes sont des psychothérapeutes engagés : impliqués dans le processus de changement de leurs clients. Ils s’engagent à les accompagner dans le respect d’un code de déontologie dont la finalité est le respect du thérapisant (confidentialité, non-dépendance, non-abus de pouvoir…).

La durée d’une thérapie par la Gestalt est, comme toute thérapie, dépendante de la demande, des objectifs, de la motivation et de la problématique. L’accompagnement est donc variable de quelques mois à plusieurs années.

en individuel dans une relation duelle, en face à face avec le gestalt-thérapeute.
en groupe
Les groupes sont organisés sur des soirées, journées, week-end, semaine, voire plus. Ils peuvent être ponctuels sans ou avec un thème particulier, ou réguliers dit aussi continus avec une périodicité qui peut aller de l’hebdomadaire au bimensuel, mensuel ou plus.

Thérapie individuelle et thérapie en groupe sont deux démarches qui peuvent être complémentaires provoquant une synergie favorisant les prises de conscience, l’aide au changement.

Bibliographie :

AMBLARD Fernande, Panser l’impensable, Editions Jouvence, Paris, 2003
DELBROUCK Michel, Le burn-out des soignants, le syndrome d’épuisement professionnel, Edition De Boeck, 2003
GINGER Serge, La gestalt, l’art du contact, Marabout-Hachette, Paris, 1995
GINGER Serge, Psychothérapie : cent réponses pour en finir avec les idées reçues, Dunod, Paris, 2006
MARTEL Brigitte, Sexualité, amour et Gestalt, InterEditions, Paris, 2004
PERLS Fritz, HEFFERLINE Ralph, GOODMAN Paul, Gestalt-thérapie. Vers une théorie du Self : nouveauté, excitation et croissance, Stanké, 1979
PERLS Fritz, Le Moi, la Faim et l’Agressivité. Tchou, Paris, 1978
PERLS Fritz, Manuel de Gestalt thérapie, ESF éditeur, Collection Art de la psychothérapie, 2003
POLSTER Erving et Myriam, La Gestalt, Nouvelles perspectives théoriques et choix thérapeutiques et éducatifs, Le jour, Montréal, 1983
SALATHE Noël, Psychothérapie existentielle, une perspective gestaltiste. Amers, Paris, 1992
YALOM Irvin, Thérapie existentielle, Editions Galaade, Paris, 2008

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